D'abord, il y a le tissu. Les vêtements usés jusqu'à la corde, chargés de temps. Les vêtements d'un être proche disparu, dont on ne parvient pas à se séparer. La naissance d'un enfant pour lequel patiemment, morceau par morceau, on coud le premier doudou. Il y a l'histoire, la grande et la petite, les grands-mères couturières, l'arrière-grand-père tailleur.
Un encombrement qui vient se résoudre dans la nécessité de transformer, en place de jeter. Les chiffons, les chutes, shmattès dit le yiddish – ce qui reste une fois que la pièce principale a été taillée et cousue. Le refus de les laisser devenir déchets, le besoin de leur offrir une seconde vie.