Lorsqu’il parle de son travail récent Wilfried Histi évoque d’emblée l’importance pour lui du jeu d’enfant,
du caractère ludique : prendre de la glaise dans les mains et laisser venir, sans représentation prédéfinie. Chaque pièce modelée va passer par différentes torsions, accidents. Certaines donnent parfois l’impression de fragments retrouvés sur un site archéologique – vestiges portant la mémoire des couches qu’il a fallu traverser pour parvenir jusqu’à eux.
Dans son travail transparaît ce jeu constant entre le chaos et la forme, entre ce qui reste visible et ce qui a été enlevé, effacé. Si une partie a été détruite, brisée, il reste le fracas d’une absence tout entière prégnante dans la tension induite à l’endroit tangible de la perte. Du chaos ne cesse d’entrer dans la forme, d’inquiéter le repos.
L’émotion monte de cette vulnérabilité palpable.
Natanaele Chatelain