Charlotte Guillemin, mezzo-soprano et Thibault Guillemin, piano
Samedi 28 juin à 20h et dimanche 29 à 19h dans l'atelier du manoir de Pont Ar Gler, à Plougasnou.
Nous vous proposons un voyage romantique avec le cycle Les Nuits d’été de Berlioz pour voix et piano (1841), et des pièces pianistiques extraites de La Première Année de Pèlerinage de Liszt (1835-1839)
Comme toujours, nous vous proposons de nous retrouver autour d'un verre aprés le concert.
Le cycle des Nuits d’été réuni 6 poèmes de Théophile Gautier, issus de son recueil La Comédie de la mort, paru en 1838. Berlioz publie ses mélodies en 1841 pour mezzo-soprano et piano. En 1843, il orchestre la mélodie Absence et finalement tout le cycle en 1856, proposant ainsi un nouveau genre qu’est la mélodie orchestrée.
Ce cycle s’inscrit dans l’esthétisme du Romantisme avec le thème de la mort, du fantastique, de l’inconnu. Le titre mystérieux fait sans doute référence à la pièce de Shakespeare Songe d’une nuit d’été. Le 1er et le dernier poèmes du cycle par le texte et par la composition proposent une légèreté , une insouciance entre mer et forêt, où il serait aisé de sentir cette ambiance estivale suggérée par le titre que Berlioz choisi pour son cycle de mélodies. Pourtant, Le Spectre de la rose, Sur les lagunes, Absence et Au cimetière nous plongent dans le romantisme de l’époque avec un sentiment d’errance, de douleur, de pesanteur, de solitude. Si la nuit n’est suggérée que dans Le Spectre de la rose, on peut imaginer qu’elle est une compagne de la souffrance évoquée, qu’elle est le lieu de tous les maux, que c’est là que se manifestent le fantôme ou la sensation d’abandon.
Entre 1835 et 1877, Franz Liszt composé un recueil de trois cahiers pour piano seul intitulé les années de pèlerinages. Ce recueil portait d’abord le titre d’Album du voyageur, faisant référence aux voyages de Liszt lui même ; voyages tant physiques qu’intérieurs, où le compositeur nous fait entendre ce qu’il voit, où l’orage devient un déferlement de passions, la source une fièvre des sens, le lac une douce mélancolie, au milieu de questionnements existentiels, d’introspection, de rêve nocturne. Avec ce cycle, Liszt exploite le genre de la musique à programme, lequel était déjà proposé par Berlioz dans la Symphonie Fantastique. Avec Liszt et Berlioz, la musique est une peinture de l’âme signant de nouvelles formes, empruntant des chemins nouveaux, interrogeant sans cesse cet art en devenir et plus largement encore les passions humaines.