Emmanuel Coppey
Emmanuel Coppey

Emmanuel Coppey, violon

Intégrale des sonates et partitas de J.S. Bach - Première partie 

Samedi 14 mai 2022 à 17h30- Église de Saint Jean du Doigt

Emmanuel interprétera l'Intégrale des sonate et partitas de Jean-Sebastian Bach - Deuxième Partie

La musique de Bach est fascinante de complexité harmonique et de complétude polyphonique. Elle suscite de nombreux défis pour un violoniste car elle utilise l'instrument dans tous ses aspects, en usant de sa virtuosité et surtout en le poussant à dépasser ses capacités polyphoniques. De nombreux mouvements font appel à quatre voix ce qui équivaut presque à ce que quatre musiciens soient regroupés en un. 

 

 

Cette utilisation de l'instrument est particulièrement impressionnante dans la mesure où le violon est un relativement jeune instrument en 1720. Ces procédés ont d'ailleurs été imités, peut-être égalés mais en tout cas jamais dépassés depuis. Il n'est pas anodin de noter que la fugue la plus longue écrite par Bach fait partie de cet ensemble et n'a donc pas été écrite pour l'instrument roi de la polyphonie : l'orgue. Ces deux heures et demi de musique sont donc un ensemble d'une densité inouïe, une sorte d'édifice gigantesque à l'architecture parfaite donc chaque partie possède une cohésion interne et dans le même temps communique avec les autres parties. De nombreux textes montrent les liens mathématiques régissant les structures internes des mouvements, l'organisation symétrique des tonalités et toutes sortes d'autres détails si nombreux et précis qu'ils dépassent l'entendement. Les Sonates et Partitas ne sont jamais loin des autres œuvres de Bach et citent de nombreux chorals et autres extraits de cantates, ce qui nécessite un imaginaire de timbres toujours plus fourni : le violoniste se retrouve par exemple dans le Prélude de la Troisième Partita à imiter une trompette. C'est peut-être cette diversité qu'il est le plus intéressant de retenir. Bach a réussi, en deux heures et demi de musique, à créer des dizaines de mouvements absolument uniques et tellement contrastants. La joie la plus naïve, la danse la plus paysanne, la plus aristocratique mais aussi parfois une pure abstraction transcendantale sont combinées de manière à être reliées. Si Bach a choisi cette œuvre et cet instrument pour exprimer ses plus grandes douleurs (le décès de son épouse notamment dans la Chaconne) comme ses plus grandes joies, je suis sûr que chacun peut être touché par la myriade d'expériences différentes que représente ce voyage intense.